Articlé publié le 11 octobre 2013
Et si les Français n’étaient pas encore prêts à faire le saut de la 4G ?
L’année 2013 est marquée par l’arrivée de la 4G en France. Depuis l’attribution de la licence par l’ARCEP le 22 décembre 2011, les quatre opérateurs ayant remporté la mise se voient livrer à une course effrénée pour déployer au plus vite leur réseau dernière génération. Telle une véritable quête du Graal, chacun s’appuie sur ses atouts pour valoriser au mieux sa prochaine potentielle couverture de la population au niveau national. Bouygues Telecom s’est rapidement positionné en tête grâce à un avantage concurrentiel certain, à savoir le droit de basculer ses fréquences de 1 800 MHz dédiées à la 2G en 4G lui permettant ainsi un déploiement plus rapide.
Théoriquement, le réseau 4G permet de bénéficier d’un débit 10 fois supérieur à celui de la 3G et sera même supérieur au débit de l’ADSL. A titre d’exemple, le téléchargement d’un album ne prendra que dix secondes contre plus d’une minute en 3G, ou un film de 5 Go en HD sera disponible en 17 minutes pour plus de deux heures sur les précédents débits. De telles performances rendent possibles le visionnage de vidéos, les jeux ou encore l’utilisation du stockage cloud.Pour donner un rapide état des lieux en cette rentrée 2013, ce mois-ci, selon l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) Bouygues Telecom se place en tête avec 4 144 sites acquis. Le 1er octobre 2013, Bouygues Télécom a ouvert son réseau et couvre à ce jour 63 % de la population. Parallèlement, Orange a déjà activé 2 026 sites et prévoit une couverture de 40 % d’ici la fin d’année. Derrière eux, Free Mobile et SFR ont environ 1 000 sites, dont peu sont déjà mis en services.
Dans cette course infernale, les opérateurs dévoilent un à un leurs offres 4G variant entre 2 et 16 Go, et souvent complétées par des services divers tels que de l’espace de stockage, un catalogue de films… Cependant, quelques points importants semblent ne pas être pris en compte. Et si aujourd’hui, les usages des Français n’étaient finalement pas en phase avec ces offres ?
Selon les derniers chiffres de l’ARCEP, au premier trimestre 2013, le volume mensuel moyen de données consommées s’élevait à 158 Mo pour les clients mobiles. Et selon la dernière étude de Prixtel réalisée par Ipsos en septembre 2013, sur les détenteurs de Smartphones, 83,1 % s’en servent pour naviguer sur Internet mais seulement 11,5 % surfent sur le net plus de 5h par semaine depuis leur mobile. Il ressort également de cette étude que 52,1 % des utilisateurs de Smartphones visionnent des vidéos, avec seulement 0,6 % plus de 5h par semaine.
Par ailleurs, pour profiter de la 4G, il est toutefois nécessaire de s’équiper d’un téléphone compatible. Jusqu’ici peu de modèles ont été commercialisés. Parmi les produits, sont disponibles les Samsung Galaxy S3, Galaxy S4, Xperia Z de Sony, HTC One et One SV ou encore les Lumia 920 et 820 de Nokia. Sans oublier les iPhone 5S et 5C d’Apple qui sont compatibles avec la 4G européenne.
La course à la 4G se révèle aujourd’hui être plus une course à l’augmentation de l’ARPU (chiffre d’affaires moyen par utilisateur) qui s’est effondré ces deux dernières années, qu’une rupture technologique en phase avec les réelles attentes du marché. A la question, êtes-vous intéressé par une offre 4G aujourd’hui ? 74,4 % des Français déclarent : « non ». Certes, les Français s’équipent de plus en plus de Smartphones, mais leurs usages aujourd’hui n’ont pas encore été bouleversés. Il faudra attendre encore quelques mois pour avoir une réelle démocratisation de la visualisation de vidéos sur mobile, l’utilisation de la 4G prendra alors tout son sens.
David Charles, fondateur et président de Prixtel